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Qu’est-ce que l’art-thérapie?
Une histoire de langage
L’art-thérapie est une méthode qui peut aider à développer les capacités créatrices d’une personne en souffrance pour lui permettre de dépasser des difficultés personnelles. Elle ouvre une page pour se dire autrement, ouvrant au silence entendu sans prendre le mot au pied de la lettre. Elle n’a pas la prétention de montrer le droit chemin mais plutôt une situation dans le carrefour. C'est une histoire de langage, le lieu ou` le patient peut choisir sa façon de se dire avec son expression singulière. Elle va ouvrir un espace secret, confidentiel, à l'abri des regards qui peut permettre au sujet de se retrouver.
Pas d’art-thérapie sans art-thérapeute
Pas d’art-thérapie sans art-thérapeute. L’art-thérapeute est un professionnel du soin et de la prévention qui effectue un travail sur lui-même pour se mettre en capacité d’exercer sa fonction et de se forger son cadre interne. Ce cadre interne est malléable, il évolue au cours de la vie professionnelle de l’art-thérapeute et s’enrichit de son expérience, de son vécu, des recherches qu’il ne cesse de faire tout au long de son parcours. Il est art-thérapeute apprenant parce qu’il ne détient pas un savoir, il chemine, l’obtention de la certification n’étant pas perçue comme un aboutissement mais comme une ponctuation post-formation qui fait sens, une ouverture vers la professionnalisation, une scansion dans son parcours formatif.
Le « ça va de soi » n’a pas sa place en art-thérapie. L’art-thérapeute n’est pas en séance comme il est à l’extérieur, il se met au travail psychiquement et prend le temps avant de recevoir un patient de faire le vide, de laisser de côté ses préoccupations parasites, ses affects, pour se consacrer pleinement à sa fonction pendant le temps de la séance : Il se doit d’être là, bien présent, mais sans trop y être non plus pour ne pas encombrer l’autre et lui laisser de la place gra^ce à la vacance psychique et à l’attention flottante. Lorsqu’on parle de « mise au travail » ou de « travail sur soi », il s’agit bien de : Comment je suis moi dans ma fonction, différente de ce que je suis dans la réalité de mon quotidien ? Se départir de son émotivité, de ses ressentis, c’est offrir ce présent au patient, cette présence non saturée qui pourrait lui permettre d’avoir de la place. Pour ce faire, un tiers est indispensable : son superviseur avec lequel il travaille hors séance, son propre sinthome et son contre-transfert. Ce travail de supervision va l’aider à faire le tri, à se désencombrer de ses perceptions imaginaires sur le patient qui peuvent devenir fixité si elles ne sont pas mises au travail.
L’art-thérapie comme une rencontre, un autre regard
L’art-thérapie c’est donc avant tout une rencontre, la relation entre l’art-thérapeute, désencombré de ses perceptions imaginaires, et le patient. Voir l’autre sans le regarder ni l’observer mais le voir autrement, l’entendre sans l’écouter, sans vouloir expliquer ni colmater : savoir faire un pas de côté pour ne pas coller à un diagnostic préétabli, l’accueillir, voilà une fonction de l’art-thérapie.
Le premier rôle de l’art-thérapeute pourrait être de voir l’autre de manière à lui offrir une ouverture réelle qui ne colle pas à ce qu’il a entendu depuis toujours, à un diagnostic qui a été posé sur lui et qu’il entend encore en institution ou dans la vie sociale. C’est le rencontrer comme sujet singulier donc unique et pas comme « un » faisant partie d’une catégorie préétablie, sans le comparer à une norme sociale. En effet, quel que soit son a^ge, la pathologie dont il souffre, le sujet possède toujours une zone psychique disponible pour la créativité et c’est bien là que prend sens l’art-thérapie. Pour l’art-thérapeute, la cause n’est pas essentielle, il agit sur les conséquences.
Le travail psychique de l’art-thérapeute dans cette relation nécessite aussi de sa part de ne pas chercher à en savoir plus sur le patient, comme pourrait le faire le psychologue, par exemple, lors d’un entretien clinique. Son travail consiste à ne pas se focaliser sur la cause de la souffrance puisque ce n’est pas son métier, mais sur les effets de celle-ci. L’art-thérapie ne se situe donc pas dans un savoir, dans la toute-puissance mais du côté de l’humilité. Le savoir de l’art-thérapeute est un « savoir en moins sur le sujet » (ROYOL, JP. (2014), « Le souffle du neutre », Profacom, P85) en acceptant de ne rien savoir de ce qui va se passer en séance. L’art-thérapie n’a pas de visée interprétative.
C’est bien cette relation qui est donc thérapeutique à travers le dispositif qui fait tiers.
Le dispositif : un outil qui fait tiers, qui invite au bricolage
Gra^ce au dispositif, outil conçu par l’art-thérapeute, un espace de bricolage va être proposé au patient, un espace poétique, exotique : une mise en condition de pouvoir développer ses capacités créatrices. Partant du constat que la souffrance psychique est liée au manque d’espaces psychiques intervallaires, le rôle de l’art-thérapeute est de créer des dispositifs susceptibles d’expérimenter ces espaces. A nous de réfléchir dans ce sens : Inventer des dispositifs sans trop induire pour laisser le plus d’ouvertures possibles au patient, d’espaces intervallaires. Lui permettre de s’en sortir avec les moyens du bord, donc ne pas chercher à faire du beau et ne pas chercher non plus à faire en sorte que tous les matériaux soient là, disponibles pour lui... sinon il n’y aurait pas de manque. « Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de ta^che diversifiées (...) son univers instrumental est clos, et la règle de son enjeu est de toujours s’arranger avec les « moyens du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites (...) avec aucun projet particulier... ». (Lévi-Straus, C. (1960), La Pensée sauvage, Plon, p 27).
L’art-thérapie n’est en effet pas du côté d’un manque à combler. L’art-thérapeute n’est pas là pour faire signe au sujet qu’il a ce qui lui manque mais pour lui insuffler du manque. « Ce que le patient cherche chez nous, une nouvelle fois doit rester perdu, impossible à trouver là ». ((ROYOL, JP. (2013), « Au fil de l’éphémère », Dorval, P92). Le dispositif doit donc être conçu comme tel : une proposition d’ouverture d’un espace neutre d’inspiration pour le patient. Bricoler c’est combiner les choses autrement, les réagencer, faire avec, c’est cela aussi l’art-thérapie.
Le sujet en souffrance va pouvoir alors, s’il le souhaite, prendre une autre voie que la plainte pour tenir. Tout l’art de l’art-thérapeute consiste à mettre au point ce dispositif, affiné au fil des séances, en se détachant de l’esthétique qui permette au patient ce bricolage, cette esquisse d’un objet éphémère. C’est au patient ensuite de décider ce qu’il fera de ce bricolage, hors séance. L’art-thérapie peut ainsi se traduire par la dématérialisation de l’objet, la prévention de la performance et de la production : c’est en cela que consiste le travail de l’art-thérapeute lorsqu’il crée un dispositif. Son but est de soulager la pression de l’objectif.
Mais le dispositif n’est pas l’art-thérapie, c’est un outil. C’est lui qui fait tiers dans le transfert entre le patient et l’art-thérapeute.
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L’ART–THÉRAPIE par une art-thérapeute
Sylvie Kablan, art-thérapeute à Paris certifiée CNCP, je m’inscris dans un courant art-thérapeutique orienté vers la psychanalyse.Qu’est-ce que l’art-thérapie?
Une histoire de langage
L’art-thérapie est une méthode qui peut aider à développer les capacités créatrices d’une personne en souffrance pour lui permettre de dépasser des difficultés personnelles. Elle ouvre une page pour se dire autrement, ouvrant au silence entendu sans prendre le mot au pied de la lettre. Elle n’a pas la prétention de montrer le droit chemin mais plutôt une situation dans le carrefour. C'est une histoire de langage, le lieu ou` le patient peut choisir sa façon de se dire avec son expression singulière. Elle va ouvrir un espace secret, confidentiel, à l'abri des regards qui peut permettre au sujet de se retrouver.
Pas d’art-thérapie sans art-thérapeute
Pas d’art-thérapie sans art-thérapeute. L’art-thérapeute est un professionnel du soin et de la prévention qui effectue un travail sur lui-même pour se mettre en capacité d’exercer sa fonction et de se forger son cadre interne. Ce cadre interne est malléable, il évolue au cours de la vie professionnelle de l’art-thérapeute et s’enrichit de son expérience, de son vécu, des recherches qu’il ne cesse de faire tout au long de son parcours. Il est art-thérapeute apprenant parce qu’il ne détient pas un savoir, il chemine, l’obtention de la certification n’étant pas perçue comme un aboutissement mais comme une ponctuation post-formation qui fait sens, une ouverture vers la professionnalisation, une scansion dans son parcours formatif.
Le « ça va de soi » n’a pas sa place en art-thérapie. L’art-thérapeute n’est pas en séance comme il est à l’extérieur, il se met au travail psychiquement et prend le temps avant de recevoir un patient de faire le vide, de laisser de côté ses préoccupations parasites, ses affects, pour se consacrer pleinement à sa fonction pendant le temps de la séance : Il se doit d’être là, bien présent, mais sans trop y être non plus pour ne pas encombrer l’autre et lui laisser de la place gra^ce à la vacance psychique et à l’attention flottante. Lorsqu’on parle de « mise au travail » ou de « travail sur soi », il s’agit bien de : Comment je suis moi dans ma fonction, différente de ce que je suis dans la réalité de mon quotidien ? Se départir de son émotivité, de ses ressentis, c’est offrir ce présent au patient, cette présence non saturée qui pourrait lui permettre d’avoir de la place. Pour ce faire, un tiers est indispensable : son superviseur avec lequel il travaille hors séance, son propre sinthome et son contre-transfert. Ce travail de supervision va l’aider à faire le tri, à se désencombrer de ses perceptions imaginaires sur le patient qui peuvent devenir fixité si elles ne sont pas mises au travail.
L’art-thérapie comme une rencontre, un autre regard
L’art-thérapie c’est donc avant tout une rencontre, la relation entre l’art-thérapeute, désencombré de ses perceptions imaginaires, et le patient. Voir l’autre sans le regarder ni l’observer mais le voir autrement, l’entendre sans l’écouter, sans vouloir expliquer ni colmater : savoir faire un pas de côté pour ne pas coller à un diagnostic préétabli, l’accueillir, voilà une fonction de l’art-thérapie.
Le premier rôle de l’art-thérapeute pourrait être de voir l’autre de manière à lui offrir une ouverture réelle qui ne colle pas à ce qu’il a entendu depuis toujours, à un diagnostic qui a été posé sur lui et qu’il entend encore en institution ou dans la vie sociale. C’est le rencontrer comme sujet singulier donc unique et pas comme « un » faisant partie d’une catégorie préétablie, sans le comparer à une norme sociale. En effet, quel que soit son a^ge, la pathologie dont il souffre, le sujet possède toujours une zone psychique disponible pour la créativité et c’est bien là que prend sens l’art-thérapie. Pour l’art-thérapeute, la cause n’est pas essentielle, il agit sur les conséquences.
Le travail psychique de l’art-thérapeute dans cette relation nécessite aussi de sa part de ne pas chercher à en savoir plus sur le patient, comme pourrait le faire le psychologue, par exemple, lors d’un entretien clinique. Son travail consiste à ne pas se focaliser sur la cause de la souffrance puisque ce n’est pas son métier, mais sur les effets de celle-ci. L’art-thérapie ne se situe donc pas dans un savoir, dans la toute-puissance mais du côté de l’humilité. Le savoir de l’art-thérapeute est un « savoir en moins sur le sujet » (ROYOL, JP. (2014), « Le souffle du neutre », Profacom, P85) en acceptant de ne rien savoir de ce qui va se passer en séance. L’art-thérapie n’a pas de visée interprétative.
C’est bien cette relation qui est donc thérapeutique à travers le dispositif qui fait tiers.
Le dispositif : un outil qui fait tiers, qui invite au bricolage
Gra^ce au dispositif, outil conçu par l’art-thérapeute, un espace de bricolage va être proposé au patient, un espace poétique, exotique : une mise en condition de pouvoir développer ses capacités créatrices. Partant du constat que la souffrance psychique est liée au manque d’espaces psychiques intervallaires, le rôle de l’art-thérapeute est de créer des dispositifs susceptibles d’expérimenter ces espaces. A nous de réfléchir dans ce sens : Inventer des dispositifs sans trop induire pour laisser le plus d’ouvertures possibles au patient, d’espaces intervallaires. Lui permettre de s’en sortir avec les moyens du bord, donc ne pas chercher à faire du beau et ne pas chercher non plus à faire en sorte que tous les matériaux soient là, disponibles pour lui... sinon il n’y aurait pas de manque. « Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de ta^che diversifiées (...) son univers instrumental est clos, et la règle de son enjeu est de toujours s’arranger avec les « moyens du bord », c’est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d’outils et de matériaux, hétéroclites (...) avec aucun projet particulier... ». (Lévi-Straus, C. (1960), La Pensée sauvage, Plon, p 27).
L’art-thérapie n’est en effet pas du côté d’un manque à combler. L’art-thérapeute n’est pas là pour faire signe au sujet qu’il a ce qui lui manque mais pour lui insuffler du manque. « Ce que le patient cherche chez nous, une nouvelle fois doit rester perdu, impossible à trouver là ». ((ROYOL, JP. (2013), « Au fil de l’éphémère », Dorval, P92). Le dispositif doit donc être conçu comme tel : une proposition d’ouverture d’un espace neutre d’inspiration pour le patient. Bricoler c’est combiner les choses autrement, les réagencer, faire avec, c’est cela aussi l’art-thérapie.
Le sujet en souffrance va pouvoir alors, s’il le souhaite, prendre une autre voie que la plainte pour tenir. Tout l’art de l’art-thérapeute consiste à mettre au point ce dispositif, affiné au fil des séances, en se détachant de l’esthétique qui permette au patient ce bricolage, cette esquisse d’un objet éphémère. C’est au patient ensuite de décider ce qu’il fera de ce bricolage, hors séance. L’art-thérapie peut ainsi se traduire par la dématérialisation de l’objet, la prévention de la performance et de la production : c’est en cela que consiste le travail de l’art-thérapeute lorsqu’il crée un dispositif. Son but est de soulager la pression de l’objectif.
Mais le dispositif n’est pas l’art-thérapie, c’est un outil. C’est lui qui fait tiers dans le transfert entre le patient et l’art-thérapeute.
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Psys et coachs à la une
Yves Delaunayà PARIS
Psychothérapeute clinicien expérimenté, je suis inscrit sur le Registre National des Psychothérapeutes de l’Agence Régional de Santé (N°Adeli 750009755). Je m’adresse aux adultes en consultation individuelle ou en couple. Les premiers entretiens sont consacrés à la présentation de votre situation. Ils sont l’occasion d’affiner votre demande et de définir les outils les plus appropriés. Le travail engagé vous permettra de vous soustraire aux éléments de votre vie qui vous entravent et d’installer un changement durable.
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